France, 1907 : En avoir assez, en être dégoûté, las.
Le populo en a radicalement soupé d’être exploité, de même qu’il ne veut plus être gouverné – pas plus par des opportunards, des radicaux que des socialos.
De même il n’en pince plus pour être exploité — pas plus par les richards chrétiens que par les capitalos juifs.
(Le Père Peinard)
On dit dans le même sens : souper de la fiole de quelqu’un.
Mais j’ai mon plan, ej’ suis mariolle :
Quand les jug’ auront assez d’moi
Et qu’i’s auront soupé d’ma fiole,
Faudra ben qu’i’s m’appliqu’nt la loi ;
Vous savez ben, la loi nouvell’
Qui condamne l’gouvernement
À m’envoyer à la Nouvelle…
(Aristide Bruant)
Cette expression n’est pas récente, on la trouve dans un couplet de Désaugiers :
Mais c’est quand nous quittons la ville
Qu’il faut voir l’effet des adieux…
Et toutes les femm’s à la file
Se lamenter à qui mieux mieux.
C’est un’ rivière que leurs yeux :
« Reviens donc bien vite…
— Oui-da, ma petite. »
Le plus souvent !
J’ai soupé pour le sentiment.